Moi

De Sabina Berman

Publié par Le Seuil

Je remercie tout d’abord le site Babelio et les éditions du Seuil pour m’avoir permis de découvrir ce roman gratuitement à travers la Masse Critique. J’avais déjà participé à une Masse Critique et avais reçu un roman que j’avais détesté et dont je n’ai donc pas fait de critique sur mon blog.

Cette fois, j’ai adoré le roman reçu (je me suis également tournée vers une maison d’édition en laquelle j’avais plus confiance).

 

Moi est l’histoire d’une jeune fille, Karen, qui est une enfant aux « capacités  différentes » comme elle le dit elle-même. Retardée pour certains, génie pour d’autres, Karen ne sait pas s’adapter au monde des humains. Elle se moque de Descartes avec sa célèbre phrase « Je pense donc j’existe », elle qui existe avant de penser et pense avec beaucoup de difficulté. Elle préfère de loin Darwin qui démontre que l’Homme est avant tout un animal et, selon elle, il n’est pas supérieur à l’animal.

Pourtant, malgré ses différences, Karen va aider sa tante à gérer sa conserverie de thons au Mexique et va faire évoluer cette entreprise de façon à ce que tout le Japon, puis tous les pays du monde, dépensent des milliers pour un morceau de chair de ces thons.

 

Les premières pages de ce roman m’ont un peu perturbée. On assiste à la prise de conscience de Moi en tant qu’être humain. Il s’agit d’un roman à la première personne où Karen ne cesse de répéter le mot « Moi » comme pour essayer de se mieux se définir, de se prouver son existence. Tous les chiffres sont écrits tels quels et non comme des mots, comme pour appuyer le fait qu’il s’agit d’une petite fille. Même à la fin du roman quand elle a 41 ans, elle s’exprime toujours comme une petite fille même si elle a appris à s’imposer.

 

J’ai été très touchée par le personnage de Karen et je suis vraiment reconnaissante à babelio de m’avoir permis de découvrir ce roman que je n’aurais sûrement jamais acheté sinon.

 

Je pense, donc j’existe.


Cette phrase m’a laissée bouche bée, car elle est, évidemment, incroyable. Il suffit d’avoir 2 yeux au milieu de la figure pour voir que tout ce qui existe commence d’abord par exister, avant toute autre chose.

(…)

Et voici le pire : comme les humains vivent ainsi, croyant que d’abord ils pensent et qu’ensuite ils existent, ils pensent alors que tout ce qu’ils ne pensent pas n’existe pas.

 

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